After

Le déchet après l’objet ou le design déchu : Programme de recherche qui compile les débats, les exercices, les hypothèses et les expérimentations développés avec les étudiants de l’option design de la HEAR (Haute Ecole des Arts du Rhin - Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Strasbourg) et de l'ENSAS (Ecole Nationale d'Architecture de Strasbourg) depuis 2019.

Pourquoi s’intéresser aux déchets lorsque la discipline du designer recherche la forme juste et l’équation entre un corps éventuellement humain et un usage ?
Le déchet vient après, il est donc hors-jeu, hors discipline du design. Enfin, c’est ce que nous pensions avant, avant 2017, date à laquelle la Chine nous alerte d’un arrêt des importations des déchets et avant 2021 date effective de cette décision. Première destination mondiale pour le recyclage de nos déchets de pays riches, nous nous retrouvons avec nos millions de tonnes sur les bras*.
Pendant que la mer refloue les tonnes de plastiques et rend visibles nos déchets, une période de pandémie du Covid nous sidère. Cette pandémie est traitée par Olivier Véran en date du 14 mars 2020, en définissant ce qui est indispensable et ce qu ine l’est pas non-indispensable dans la société française*. Le monde médical est applaudi tous les soirs et les éboueurs ont des mots de remerciements collés sur leurs outils de travail.

Une marchandise devient un déchet local. Enfouir sous terre ou incinérer dans le ciel tous nos déchets est une illusion catastrophique. Ce débat est celui d’un monde marchant artificiel anthropocentré, surabondant et mondialisé. De la sur-consommation à l’artificialisation, de la quantité au minimum, de l’usage à la logistique, toutes ces notions dialoguent dans ce débat qui touche plusieurs disciplines.

Enseignants et étudiants soucieux des débats environnementaux, nous avons formulé clairement (depuis 2019 environ) le souhait de ne plus concevoir de marchandise. Concevoir et penser par le déchet est ainsi devenu une hypothèse et une aventure intellectuelle de projet.