3. Optimisation du conditionnement
Quelques pistes d'actions : réduire, adapter, moduler, louer et mutualiser.
Impact de fabrication & transport
L’analyse de cycle de vie simplifiée menée par Stéphane Pompidou et Nicolas Berger dans le cadre des journées d’études de l’AFROA en 2019 est sans équivoque : la fabrication d’une caisse est plus impactante que 1.000 km en voiture diesel, voire au moins deux fois plus impactante sur certains indicateurs environnementaux, comme la formation de particules fines (graphique 1). Dans cette étude de cas d’une exposition itinérante entre la France et l’Allemagne, les résultats révèlent par ailleurs que les impacts environnementaux du transport routier sont négligeables par rapport à ceux générés par la fabrication des caisses de transport. Autres constats à mettre en lumière : l'impact du fret aérien, ainsi que celui du retour à vide dans le transport routier (graphique 2). Dès lors, des solutions alternatives doivent être envisagées pour des conditionnements et moyens de transports plus sobres.
Ressources : Compte-rendu de la journée d’études de l’AFROA “Régie des œuvres et développement durable”, 2019 ; Rapport Décarbonons la culture du Shift Project, 2021
Réduire
S'inscrire dans une démarche d'optimisation du conditionnement revient à réfléchir en terme d'économie de ressources, pour éviter le suremballage. Les quantités de matières et leurs volumes influent directement sur l'impact environnemental du transport, qu'il soit routier ou aérien. En effet, la réduction des quantités et des volumes permet d'optimiser la mise sur palette et les chargements pour les manutentionnaires, de réduire le poids et donc la quantité de carburant nécessaire. Elle permet également de réduire la taille et le nombre de camions ou vols en avion.
Le volume des caisses
Pour les caisses double ISO, les dernières recherches menées par la société Chenue semblent démontrer qu'il existe peu de variations climatiques quelle que soit l'épaisseur de la mousse polystyrène extrudée, de 30 mm ou de 50 mm (cf graphiques ci-dessous). Attention à ne pas confondre la caisse double ISO avec la caisse super ISO : cette dernière intègre en plus un espace vide de 10 mm entre les deux caissons d'isolant, lui conférant un pouvoir isolant supérieur. Parmi les pistes afin de réduire son empreinte carbone, Chenue cite en premier lieu la réduction du volume des caisses et plus spécifiquement l'utilisation de caisses Super ISO 30 plutôt que Super ISO 50 (intervention de Chenue à notre journée écoconditionnement disponible en replay).
De nouvelles expérimentations tendent à montrer qu'il est encore possible de réduire cette épaisseur : pour une exposition en plusieurs étapes à l'étranger, les Musées d'Orsay et de l'Orangerie ont testé avec la société Chenue une nouvelle mousse polyuréthane Regufoam® épaisse de seulement 15 mm, aux mêmes capacités anti-vibratoires et hydrophobes que celle utilisée habituellement de 50 mm.
Il serait intéressant que des expérimentations soient poussées ou rendues publiques pour comparer différents niveaux d'isothermie des caisses (standard, simple, double, super) sur différents types de trajets, afin que cela puisse servir de réel outil d'aide à la décision. Faisant écho au constat dressé par l'enquête de l'AFROA, l'APREVU et la FFCR, à savoir que le premier frein au changement est le poids des doctrines et des habitudes, il semble aujourd'hui nécessaire de questionner un usage parfois trop systématique des caisses isothermes, qui peut s'avérer injustifié si le camion est climatisé et qu'il n'y a pas de forte rupture climatique et hygrométrique. D'après une ACV réalisée par Chenue, il semblerait que l'utilisation d'une caisse isotherme quand une caisse standard suffit entraîne environ 30% d'impact carbone en plus (replay).
Par ailleurs, interroger le choix des matériaux (chapitre précédent) peut également apporter des solutions pour réduire la quantité de matière. Par exemple pour le calage, remplacer la mousse de polyuréthane ou polyéthylène (polymères issus de la pétrochimie) par des coussins de papier de soie.
La quantité d’emballage
Les réflexes d'usage sont à questionner pour adapter la quantité de matière au besoin réel, notamment en ce qui concerne l'utilisation souvent systématique et intensive du Tyvek® (intissé de polyéthylène). Par exemple, les cadres en baguettes modernes (arts graphiques, photographies ou encore peintures) n'ont pas besoin d'être emballés dans du papier tissé type Tyvek®. Pour les cadres dorés ou moulurés, il est conseillé de garnir les mousses de Tyvek® au lieu d'emballer la totalité de la surface de l'œuvre, ce qui évite par ailleurs la multiplication des manipulations. Une autre solution consiste à éviter le contact direct des mousses avec les cadres pour éviter d'avoir à utiliser du Tyvek®. C'est par exemple le cas du musée de l'Orangerie qui emballe ses peintures en bloquant le caisson de conservation dans des mousses (au revers du tableau, d'une épaisseur d'environ 50 mm).
À noter que le Tyvek® se lave ! Voir chapitre 4. Optimisation de l'usage et de la fin de vie pour plus d'informations.
Les chutes de matières
En vue de limiter les chutes de matière, le calculateur canadien PadCad propose un outil de calcul pour quantifier le volume nécessaire de mousse adapté à l'œuvre.
L'utilisation de "chips" ou "billes" de calage adoptant la forme de l'objet est aussi une méthode intéressante pour éviter les chutes de matière liée à la découpe morphologique (à noter que les sachets ou coussins évitent leur dispersion et facilitent donc la collecte au décaissage). L'équipe du Greenart Project cherche par exemple à produire des mousses biosourcées sous forme de billes pour s'insérer exactement dans chaque interstice entre l'œuvre et la paroi interne de la caisse.
Les chutes peuvent aussi elles-mêmes être considérées comme des ressources et non des déchets. Dans cet esprit, le département des Antiquités Égyptiennes du Musée du Louvre utilise par exemple des fins de rouleaux de textiles (coton, lin) issus des projets muséographiques pour l'emballage de petits et moyens objets d'art dans le cadre de transport routier. Des tests de vibration sont en cours.
Le nombre de matières
Un même conditionnement peut comporter un nombre de couches important, chaque couche pouvant être composée d'un matériau différent. Il est important d'interroger cette pratique en essayant de favoriser, lorsque c'est possible, un conditionnement monomatière : plus il y a de composants, plus la gestion de la fin de vie du conditionnement sera compliquée en termes logistiques et techniques en vue de la réutilisation, du réemploi ou du recyclage.
Par ailleurs, la peinture des caisses est une pratique à éviter. D'après l'enquête AFROA/APREVU/FFCR, seulement 6% des répondant·es font peindre leurs caisses, ce n'est donc pas une pratique très répandue mais elle existe malgré tout. Il est préférable de prévoir un rouleau de polyane dans le camion en cas de besoin (ex : en cas de passage sous la pluie). La société Chenue a étudié une solution de remplacement de la peinture avec un vernis qui offre une bonne résistance à l'eau (finition mono composante en phase aqueuse).
L'usage unique
Il est impératif de sortir de l'usage unique ! La réutilisation et le réemploi sont clés dans une démarche d'écoconditionnement : plus une même caisse est utilisée (réutilisation), ou du bois issu d'un autre projet utilisé en vue de fabriquer une nouvelle caisse (réemploi), plus il y a d'économies de ressources !
L'optimisation d'un conditionnement peut aussi porter sur le nombre d'objets qu'il contient. Par exemple, le Musée d'Archéologie Nationale a fait l'achat de boîtes en carton neutre faites sur mesure dans le cadre de son chantier des collections pour des épées du Moyen-Âge. Le matériau est résistant et inerte. Son coût élevé a en revanche nécessité une optimisation : le nombre de boîtes a été réduit grâce à un système de superposition à l'intérieur permettant d'y placer deux épées au lieu d'une. Ce type de conditionnement a été inspiré par le Laténium à Neuchâtel, le plus grand musée archéologique suisse, qui en fait un usage systématique pour l'ensemble de ses objets.
Les modes de transport
Réduire... voire renoncer ? Le rapport The Art of Zero publié par Julie's Bicycle révèle quelques chiffres clés : le transport d'une demi tonne d'objets d'art de Londres à New-York (aller simple) émet environ 3000 kg éq C02 par avion, versus 55 kg éq CO2 par bateau. Autrement dit, l'impact environnemental est 50 fois supérieur avec le fret aérien. Le rapport recommande donc de privilégier le transport d'œuvres d'art par bateau, par train ou par camion.
L'étude interne menée par la société Chenue révèle là encore l'impact prépondérant du transport aérien dans le bilan carbone d'une exposition : 83,8% des émissions de gaz à effet de serre sont dues au transport aérien, face à 6,3% pour le transport routier, 4,9% pour le transport des convoyeurs, 4,3% pour la fabrication des caisses et 0,2% pour le stockage des caisses vides. Le constat est le même chez LP Art, le bilan carbone d'une exposition française avec des prêts étrangers a pour premier impact le transport aérien à 82%, face à 6% pour le routier, 6% pour le convoiement et 6% pour les caisses. Sur leur bilan carbone global (à l'échelle de l'entreprise) de l'année 2022, le transport aérien représente 12 000 tonnes d'émissions GES, soit 75% du total des émissions.
Constatant aussi l'impact significatif du fret aérien, le Bizot Green Protocole, édité par le Bizot Group, émet quelques recommandations pour les institutions muséales : affirmer le principe "greener option first" (bateau, train ou camion pour les longues distances), demander systématiquement des devis avec un comparatif des différents types de transport et demander systématiquement une évaluation carbone.
Parmi les recommandations du Shift Project dans le rapport Décarbonons la culture, on retrouve "le renoncement au transport de certaines œuvres en construisant un propos scientifique autour d'un nombre d'œuvres plus restreint et d'origine moins lointaine", introduisant ici l'idée qu'au-delà d'une question logistique, cette démarche peut s'inscrire au sein même du Projet scientifique et culturel du musée.
Adapter
Adapter la technique et le type de protection de l'œuvre au besoin réel est un paramètre incontournable pour une démarche d'écoconditionnement. L'usage systématique des caisses en bois doit être remis en question, en fonction du projet.
Le tamponnage
Le tamponnage, aussi appelé soft-packing ou wrapping en anglais, désigne toutes les techniques de protection et d'emballage hors caisserie. On distingue deux types de tamponnage :
- le tamponnage simple : double protection avec une première couche, chimiquement neutre et stable en contact avec l'œuvre (habituellement Mélinex® ou Tyvek®, pouvant être remplacé par du lin, papier de soie, Natureflex™...) pour protéger contre la poussière notamment, puis avec une deuxième couche de papier bulle (préférer une solution intégralement en cellulose type EcoSealed ou Elastok plutôt que le Bull-Pack) pour atténuer les chocs, les vibrations et les variations climatiques et hygrométriques ;
- le tamponnage renforcé : triple protection avec une troisième couche extérieure rigide ou semi-rigide type plaque de carton sur une ou plusieurs faces, ou type cornière en mousse sur les angles, pour apporter de la résistance aux chocs, renforcer et ceinturer.
Plusieurs techniques pour seller l'assemblage des différentes couches :
- le ruban adhésif : il est impératif d'essayer de se passer de ce type d'élément à usage unique ! Le ruban adhésif n'est ni réutilisable ni recyclable, sa composition est plus que discutable pour l'environnement (film plastique et colle à partir de solvants chimiques), en plus de quoi il perd rapidement sa capacité adhésive et il a tendance à détériorer voire déchirer les couches de protection ;
- la ficelle : la technique alternative au ruban adhésif, un exemple de tutoriel ici en vidéo. Comme il s'agit d'un savoir-faire particulier, qui n'est pas maîtrisé par tous·tes les emballeur·euses, il est important d'en exprimer le besoin spécifiquement en amont auprès du prestataire.
À noter qu'il est tout à fait possible de mettre en place des solutions de tamponnage réutilisables, comme le fait par exemple le Musée du Quai Branly - Jacques Chirac pour les petits et moyens formats d'œuvres.
Une étude comparative sur les matériaux constitutifs de plusieurs solutions d'emballage a été effectuée par la société Chenue, pour une œuvre de 7 kg de dimension 120 x 100 x 10 cm. Le tamponnage apparaît comme une solution permettant de réduire de manière significative le poids total de l'emballage (2,5 kg au lieu de 62 kg) et le nombre de matériaux nécessaires (6 matériaux contre 13 pour des caisses bois standards et 15 pour des caisses isothermes). L'analyse de cycle de vie dévoile aussi une différence conséquente d'impact environnemental : 6kg CO éq pour le tamponnage, 147 kg CO éq pour la caisse standard.
Le tamponnage est donc à privilégier dans une perspective écoresponsable, lorsque l'état de conservation et la fragilité des œuvres le permet, ou de manière générale pour un transport de courte distance.
La société LP Art constate pour sa part que le tamponnage ne représente que 25% de son activité d'emballage en 2023. Elle propose un outil d'aide à la décision à travers une grille d'évaluation pratique, pour choisir entre caisse et tamponnage :
Les cadres de voyage
Appelé aussi cadres MRT (Mouvement, Réserve, Transport), ce type d'emballage permet de maintenir l'œuvre en suspension grâce à des ferrures spéciales (ferrures MRT chassitech, OZ clips, anneaux Hasenkamp...). Dans le cas de la caisse MRT, les couvercles de contreplaqué sont remplacés par du polyane ou du polycarbonate qui ont l'avantage d'être hydrophobes et d'être transparents pour une meilleur surveillance de l'œuvre en cas de stockage long. C'est un emballage particulièrement préconisé pour les tableaux sans cadre ou les œuvres disposant de beaucoup de matière en saillie.
Ce type de conditionnement est intéressant dans une perspective écoresponsable car il y a peu de matière, la fabrication simple (cadre bois, peu de matériaux associés, fixation mécanique des œuvres, faible impact de production), avec des propriétés techniques facilitant le démontage en vue de la collecte et du tri des éléments. Selon les formats et le type d'œuvres, il est possible d'emballer plusieurs œuvres dans le même cadre.
Le Museum Conservation Institute aux États-Unis a par exemple créé un modèle de cadre de voyage réutilisable, adapté pour des œuvres 2D grand format. Le système de OZ clips permet le maintien de l'œuvre à l'intérieur du cadre. Deux cadres de voyages contenant chacun une œuvre peuvent être assemblés pour former une caisse. Voir description détaillée sur l'article "Adapting Sustainable Practices to Art Transit", Smithsonian Museum Conservation Institute.
Faisant le constat de l'impact avéré du contreplaqué et de l'Ethafoam dans la caisserie, le projet CRAIT (Carbon Reduction of Art In Transit) du LACMA aux États-Unis vise à tester des solutions alternatives, en partenariat avec un laboratoire de San Diego. L'une des alternatives identifiées est le cadre de voyage, accompagné d'un système d'attache par câble métallique. Cette solution s'est avérée plus performante qu'une caisse standard aux tests de simulation de chocs et de vibrations.
Les boîtes et caisses carton
Les machines à découpe de carton permettent de fabriquer des boîtes sur-mesure (entre 2 et 7 mm d'épaisseur) pour l'emballage de livres, d'objets d'art, de sculptures, etc. La société Chenue a récemment investi dans une machine de découpe sur-mesure au dépôt de Saint-Denis. La société LP Art quant à elle, possède une machine à commande numérique, permettant la fabrication de boîtes de conservation.
Le Musée du Quai Branly - Jacques Chirac a par exemple conçu en interne plusieurs prototypes de conditionnement d'écrins en carton pour des figures d'ombres conservées dans les collections. Ceux-ci ayant été validés par la régie, la conservation-restauration et les responsables de collections, un listing détaillé des matériaux, un schéma de montage ainsi qu'un calepinage ont été transmis aux prestataires pour effectuer la découpe.
Allant beaucoup plus loin dans l'exploration du carton et des techniques de production associées à son utilisation, le projet "Ça va cartonner !", lauréat du PIA Alternatives Vertes 2 et copiloté par le Musée du Quai Branly - Jacques Chirac, la société Chenue, le groupe Gaecko & le C2RMF, vise à développer une méthode de fabrication de caisse entièrement en carton adaptée au fret routier de courte et moyenne distance et au stockage à plus long terme. Le carton présente de nombreux avantages par rapport au bois contreplaqué : économie de moyens, économie de ressources, allégement des colisages, etc. Des tests physico-chimiques et mécaniques sont en cours sur différentes références de carton. La réduction de l'empreinte environnementale (économie carbone) est évaluée à environ -46% par rapport à une caisse standard.
L'Institut canadien de conservation propose en ligne une méthodologie pour fabriquer soi-même sa caisse de carton ondulé triple cannelure (1997), et plus récemment une note pour fabriquer soi-même un emballage réutilisable pour l'expédition d'objets fragiles constitué de deux boîtes en carton (2024).
Les caisses CBB
La caisse Carton Bouts de Bois offre les mêmes conditions de garnissage interne qu'une caisse en bois mais les couvercles de contreplaqué sont remplacés par du carton double ou triple cannelure. Il existe différents types de CBB avec ou sans renforts de barres en sapin pour le contour ainsi que différents types de fermetures par scratch ou par vis.
À l'international, la société DNA (basée dans le New-Jersey aux États-Unis) propose EARTHCRATE ® pour le transport d'œuvres : un modèle de caisse Carton Bouts de Bois, avec biomousses compostables et scotch en papier kraft recyclable. Une analyse de cycle de vie préliminaire menée par la société a révélé une réduction d'impact carbone pouvant aller jusqu'à 90% entre une caisse EARTHCRATE® et une caisse bois standard (9,99 kg éq CO2 vs. 98,23 kg éq CO2). En complément, la société collabore actuellement avec le département de recherche en emballage d'un institut de sciences et techniques pour effectuer divers tests en laboratoire afin de comparer les performances techniques d'EARTHCRATE® avec une caisse de transport international standard.
Moduler
Par définition, la modularité implique que les éléments qui constituent le conditionnement soient : séparables au démontage (sans colle) ; interchangeables, c'est-à-dire avec plusieurs pièces standardisées ; adaptables à différentes tailles et formats.
Ces caractéristiques s'inscrivent pleinement dans une démarche d'écoconception permettant l'optimisation de l'étape de fabrication puis l'allongement de la durée de vie des éléments.
Caisse à châssis en U de l'ICC
La fabrication en fonction de besoins identifiés permet également d'intégrer la multifonctionnalité. C'est la proposition qui est faite par l'Institut Canadien de Conservation (ICC) qui fournit des instructions pour fabriquer une caisse légère réutilisable pour des œuvres en 2D avec peu de matériaux : bois contreplaqué, boulons, colle. Le dos et la face de protection sont faits en panneaux de carton ondulé triple cannelures.
Cette caisse est définie comme "solide et réutilisable, elle est démontable, de sorte qu’il est possible de l’entreposer dans un espace réduit". Cette solution offre des possibilités modulables également : "il est possible d’assembler des caisses à châssis en U de tailles différentes à l’aide d’un ensemble de sections en U verticales et horizontales de même profondeur". La fabrication de la caisse à châssis en U peut être définie comme low tech : "on peut fabriquer la caisse à l’aide de fournitures, d’équipement et d’outils d’atelier courants". Sa conception associe des éléments séparables tels que poignées, patins, quincaillerie, pour lesquels des développements responsables peuvent s’engager comme des recommandations de produits fiables et robustes issus de l’économie circulaire. Enfin, ce type de fabrication favorise des solutions techniques qui privilégient les assemblages mécaniques facilitant le démontage (fil de nylon, fil de lin, rivets, ruban à scratch, aiguilles, soudage des mousses, nœuds et autres rubans) et évite l’introduction de systèmes chimiques (risque de libération de produits migrants issus des adhésifs et colles notamment).
Ressource: Caisse à châssis en U de l'ICC : fabrication d'une caisse légère et réutilisable
Caisse-cadre du Musée du Louvre
Les cales et les mousses sont installées à l'intérieur des caisses en fonction des formats des objets. Cette technique permet la réutilisation des caisses-cadres pour des formats divers (photos ci-dessous).
Contenants standardisés
Les caisses navettes, kaisers (carton monté sur palette), bacs gerbables, fly cases, roll conteneurs, caisses carton penderie, boîtes pliables en polypropylène cannelé ou encore les caisses-iso palettes sont des exemples de contenants aux formats standards. Ils s'avèrent intéressants à la fois pour leur polyvalence (adaptés tant pour de la manipulation que du transport) et donc leur potentiel de réutilisation, mais aussi pour leur potentiel d'optimisation des différentes couches extérieures de conditionnement en association des formats compatibles entre eux. Pour les couches intérieures, l'aménagement peut être fait sur mesure avec des matériaux réutilisables.
En ce qui concerne spécifiquement les caisses-iso palettes, elles permettent une réutilisation de la caisse pour plusieurs transports et le regroupement de plusieurs objets, conditionnés par exemple dans des bacs gerbables standards. Il est possible de faire voyager des éléments en palette montée sur bâti ou sanglés sur palette (les dimensions internes de la caisse devant être prises en considération). Plusieurs types de palette existent : les palettes bois norme Euro / EPAL ; les palettes issues de matériaux recyclés (plastiques) ; les palettes en matières naturelles recyclables (carton ondulé) ; les palettes avec options modulables de type réhausses, cadres tubulaires métalliques, séparateurs, housse de protection carton ; les palettes pliables. Les palettes présentent des avantages de facilité de manutention, de gain d'espace et d'emprise au sol, donc une réduction des moyens de transport associés pour livraison et facilitation du stockage en réserves ou espaces dédiés (empilables et gerbables). Elles sont utilisables avec des matériaux de protection, de cerclage, de calage et de sanglage basiques et adaptables qui limitent le nombre et la quantité de matériaux nécessaires.
Dans son fonctionnement le Centre de Conservation du Louvre organise du transport régulier d'œuvres d'art entre Paris (musée) et Liévin (CCL). Dans le cadre de sa politique de transition écologique, l'un des premiers axes développés a été l'utilisation de caisses navettes (photos ci-dessous).
Marché de la caisse réutilisable
La plupart des prestataires de location de caisses réutilisables (voir détails ci-dessous dans la partie "Louer") proposent également ces mêmes caisses à l'achat. D'autres caisses réutilisables existent uniquement à l'achat, comme la Curatorial Custom ArtCrate™ en métal, disposant de nombreux éléments séparables et remplaçables (suspensions, roulettes, etc.).
Le département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre a participé aux premiers tests d'un projet mené par Téo Schillinger, dont l'objectif est la diminution des déchets dans les transports. Un caisson isotherme et une caisse entièrement démontable ont été co-développés. Ces deux innovations, pour lesquelles des brevets ont été déposés au cours de l'année 2024, sont aujourd'hui proposées par la société française TS ART BOX sous la marque Valkyrie®, en collaboration avec plusieurs musées français et étrangers. Une mise sur le marché de ces différents modèles est prévue début 2025.
Dans la mesure où la location est souvent onéreuse, l'achat peut être une option intéressante car considéré comme un investissement financier, et plus la caisse sera utilisée plus l'investissement sera amorti. Les freins principaux identifiés à l'achat de caisses réutilisables sont : la diversité de formats des collections, la problématique de stockage, le poids des caisses (R&D en cours pour en faire des plus légères) et leur maintenance (changement des mousses). Également, cette solution peut conduire à un manque d'optimisation dû au surdimensionnement du conditionnement par rapport à l'objet.
Lou Hénot, dans le cadre de son mémoire à l'École du Louvre, a créé un outil d'aide à la décision "Caisse sur mesure ou caisse réutilisable ?". En voici les éléments clés :
- caisse sur mesure : œuvre 3D, grand format (supérieur à 210 x 190 x 15 cm), fragile (nécessitant une caisse écrin ou autre conditionnement spécial), fret aérien ;
- caisse réutilisable : œuvre 2D, petit et moyen format, pas fragile, transport routier.
Source : Lou Hénot, "Transport et conditionnement d'oeuvres d'art : l'alternative des caisses réutilisables pour les musées français", mémoire d'étude, sous la direction de Florence Bertin, Ecole du Louvre, 2023.
Aménagements intérieurs modulables
Au-delà de la technique choisie pour la couche extérieure, des solutions modulables existent aussi pour l'aménagement intérieur des conditionnements :
- cornières ajustables et réutilisables (type Turtle) ;
- systèmes réglables au moyen de pinces (type RokBox) ;
- systèmes de fixation avec sangles (type Tokoney),
- et aussi : adhésif papier, ficelle, etc.
Par exemple, à l'occasion des chantiers des collections, le Musée d'Archéologie Nationale a remplacé l'usage de la colle pour le calage interne par un système à l'allemande : pour sécuriser les objets, le calage est ainsi assuré par des bandes de Tyvek® insérées par des encoches. Ces petits liens peuvent être enlevés et remis à volonté, pour plus de souplesse, de longévité et de facilité de manipulation. Cette technique a par ailleurs permis de réduire drastiquement l'utilisation de sachets refermables en plastique Minigrip®.
Fabrication interne
La construction de ses propres caisses réutilisables, démontables et modulables est tout à fait possible ! Par exemple, avec son projet "On ne va pas en faire des caisses", le service de régie du département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre réalise un travail d'expérimentation sur le réemploi d'une caisse isotherme pour petits objets 3D. L'objectif, entre autres, est de démontrer la possibilité de réaliser certains types de transport sans déchets, en développant le conditionnement par coussins et l'utilisation de formats standards.
À noter que l'assemblage par vis privilégié dans ce prototype permet la réversibilité, c'est-à-dire de pouvoir démonter et réutiliser les matériaux, à l'inverse par exemple des pointes. De manière plus générale, une attention particulière peut être portée à optimiser leur nombre et à favoriser les systèmes mécaniques à levier comme les grenouillères.
La FABA (Fundacion Almine y Bernard Ruiz Picasso) fabrique également ses propres caisses en bois en vue de les stocker et de les réemployer. La régie des collections partage les avantages de cette méthode : la qualité des caisses fabriquées permet une utilisation d'environ 10 ans (selon le nombre de transports effectués), les frais de fabrication sont généralement pris en charge par l'institution emprunteuse, puis une fois qu'elle existe il n'y a plus de dépenses de fabrication puisqu'elle est réemployée. L'inconvénient est le coût et la gestion du stockage.
Louer
L'économie de la fonctionnalité est l'un des piliers de l'économie circulaire : il s'agit de faire appel à un service plutôt qu'acquérir la propriété d'un bien. En matière de caisserie, il peut donc s'avérer intéressant de regarder du côté de la location de caisses réutilisables dans une logique de consommation à l'usage / au besoin, permettant de limiter la fabrication de nouvelles caisses. Par ailleurs, la plupart des prestataires proposant ce service se prévalent d'un engagement écologique fort, les amenant à avoir une attention particulière sur la sélection des matériaux et le cycle de vie de leur produit.
Les Pays-Bas sont précurseurs en la matière : depuis les années 1990 les musées néerlandais sont soutenus par les entreprises locales pour appuyer cette alternative et elle est totalement rentrée dans les pratiques habituelles de régie d'œuvres. Les arguments principaux retenus par les usagers sont le fait qu'il n'y a pas de gestion ni de coûts de stockage, le gain de temps, notamment en manutention pour l'emballage et le déballage grâce à un système de fermeture papillon, l'adaptabilité à différents formats grâce aux coins réglables, ainsi que l'impact environnemental réduit. En France, selon une enquête de Lou Hénot (mémoire à l'École du Louvre), l'usage de caisses réutilisables représente seulement 1,5% des pratiques muséales.
Nous avons fait le choix de ne pas afficher les prix des différents services de prestation, ceux-ci étant variables dans le temps et selon le service, le format, type de caisse, etc. Compter généralement entre 500€ pour une courte durée et 1900€ pour une longue durée de location de caisse. Les liens vers les sites des prestataires sont disponibles pour plus d'informations. À noter également que ces services sont souvent limités aux œuvres en 2D.
Source : Lou Hénot, "Transport et conditionnement d'oeuvres d'art : l'alternative des caisses réutilisables pour les musées français", mémoire d'étude, sous la direction de Florence Bertin, Ecole du Louvre, 2023.
Turtle
Turtle appartient à la société Hizkia (Pays-Bas), c'est la plus ancienne caisse réutilisable mise sur le marché depuis 1994. Depuis 2021, la société a ouvert une filiale française en région parisienne à Tremblay-en-France permettant d'assurer la maintenance et la logistique des caisses en circulation sur le territoire français. Il existe différents types de contrats de location avec des durées qui peuvent varier entre une journée, dix jours, plusieurs mois, voire une mise à disposition sur une année. La Turtle existe en 2 formats pouvant transporter des œuvres de taille maximum 87 x 88 cm (Turtle 125) ou maximum 118 x 199 cm (Turtle 160). L'aménagement intérieur se fait par des cornières réglables. L'entreprise a aussi créé de nouveaux types de caisses : la Turtle Climate Cabinet (caisse climatisée adaptée pour des objets 3D) et la Turtle Flight Case (pour le transport d'instruments de musique).
RokBox
Entreprise installée au Royaume-Uni depuis 2019. Caisse réutilisable disponible à l'achat ou à la location par le biais des entreprises de transport international comme DIETL, Artverb, Haas & Company, Gander & White, APICE group, Chenue, etc. La maintenance des pièces est assurée par l'entreprise pendant la durée de la location et pour un achat elle est assurée pendant 1 an. Il existe 2 formats de RokBox Lite (caisses plus légères : 12,7 kg au lieu de 58,9 kg) pouvant contenir des œuvres de maximum 105 x 106 x 13 cm ou 105 x 146 x 13 cm. Pour la RokBox Original, il existe 6 formats, allant d'œuvres de taille maximale 81 x 77 x 13,5 cm jusqu'à 151 x 203 x 18,5 cm. L'aménagement intérieur est modulable par un système de pinces. Une analyse de cycle de vie réalisée via l'outil STiTCH est disponible.
En téléchargement : analyse du cycle de vie d'une RokBox comparé à une caisse en bois standard
Arca / Hasenkamp
La société Hasenkamp Fine Art (Pays-Bas) a un système de location qui fonctionne par contrat sur une durée déterminée. Arca est le modèle phare de l'entreprise et existe en une seule taille de 140 x 136 x 33, pouvant contenir des œuvres de taille minimum 51,5 x 50,5 x 0,5 cm et maximum 101 x 105 x 14,5 cm. L'aménagement intérieur se fait par des cadres en bois modulables (réglables à différentes tailles). D'autres types de caisses sont disponibles auprès de ce prestataire :
- "Rental climate crate" en format S, M, L ou XL ;
- "Variosystem standard" avec cadre aluminium et cornières ajustables, en format S, M, L ou XL ;
- "Q+Standard" avec systèmes intérieurs bois modulables, offre de protection maximale multi-couche.
Christoffel
Mise en location via l'entreprise Imming Logistics Fine Art, basée à Zwaag (Pays-Bas). Les tarifs proposés sont variables selon la durée du contrat et la taille des caisses.
Constantine
L'entreprise Constantine dispose de 200 caisses réutilisables à la location de la gamme "Island Laminate Range". C'est une caisse en bois avec quatre aménagements intérieurs possibles : une œuvre picturale, plusieurs œuvres picturales, des objets, des compartiments. Ce produit n'est disponible que pour l'Angleterre et l'Écosse.
Toko Crate
Caisse réutilisable de l'entreprise anglaise Tokoney. Il existe un seul modèle, pouvant contenir des œuvres 2D de toute forme dans la limite de 200cm de long. L'aménagement intérieur se fait par des sangles réglables. Jusqu'à 3 caisses peuvent s'attacher entre elles pour un transport simplifié et renforcé.
Mutualiser
Que ce soit pour mettre en commun des moyens, des savoirs ou des ressources, la coopération est un élément clé d'une démarche d'écoconditionnement.
La mutualisation peut s'envisager à travers différents axes et pour plusieurs types de ressources dans le but de générer une circularité des conditionnements et des emballages, soutenue par des moyens techniques et logistiques (espaces de stockage, gestion et coordination). Aujourd'hui, les démarches de mutualisation relatives aux conditionnements et aux matériaux d'emballage des œuvres restent à renforcer. Des pistes intéressantes sont initiées à différentes échelles, toutefois nous avons identifié peu d'initiatives avancées dans leur développement au regard des concepts de l'économie circulaire. En voici quelques exemples.
Musenor
Musenor (l'association des professionnels des musées des Hauts-de-France) et le groupe Hauts-de-France de l'AFROA ont permis de mettre en relation plusieurs musées des Hauts-de-France afin d'aboutir à un registre commun de caisses et de bacs (ainsi que de vitrines, pour les expositions) pouvant être prêtés de manière temporaire. Le prêt est encadré par une fiche de prêt similaire à celle des œuvres. Pour les matériaux de conditionnement, aucune assurance n'est demandée. En cas de destruction, le remplacement à l'identique est d'usage. Plus récemment, Musenor a coordonné le don aux musées de la région Hauts-de-France de la quasi totalité de l'actuelle scénographie de la Galerie du Temps du Louvre-Lens, qui sera complètement modifiée et rouvrira sous une nouvelle forme en décembre 2024.
Occitanie Musées
Le réseau des professionnels des musées d'Occitanie, Occitanie Musées met actuellement en place un projet de ressourcerie entre musées pour faciliter les prêts ou dons de matériel entre musées de la région Occitanie. Une plateforme en ligne permettra de recenser le matériel à l'échelle de la région et de faciliter les échanges, à laquelle sera adossée une mailing list dédiée. Le logiciel en ligne Loxya dédié à la gestion de prêt de matériel, permettra une saisie simple par les musées du matériel à prêter (avec possibilité d'ajout de photos, de documents...) et une visualisation aisée des matériels empruntables pour les utilisateurs, avec possibilité de tri par catégories, département, etc. Après une phase de tests, l'outil sera déployé au sein du réseau des musées d'ici fin 2024.
Réseau DCA
Le réseau DCA, association française de développement des centres d'art contemporain, à travers le groupe métier régie production diffuse des appels à mutualisation de caisserie et de transport via une liste de diffusion interne et un tableau collaboratif visant à grouper les œuvres dans un transport consolidé. Dans le même registre, un tableau de partage d'information sur les conditionnements pourrait être un support pour orienter les choix.
Climate Action Museums
La carte interactive NEMO mapping of Climate Action in Museums a été créée fin 2023, elle vise à lister les actions climatiques dans les musées européens afin de faciliter les échanges entre musées qui souhaiteraient se lancer dans des projets écoresponsables. Loin d'être exhaustive, elle se construit petit à petit sur la base de contributions volontaires. Plusieurs actions sur le sujet de l'écoconditionnement y sont décrites (épingles vertes par ex.).
Réunion des Musées Métropolitains de Rouen
La RMM Rouen Normandie a initié un partenariat avec l'Institut Polytechnique UniLaSalle et son campus de Rouen autour d'un projet R&D de caisserie en matériaux locaux biosourcés. Au-delà du résultat de ces recherches, il s'agit de montrer en quoi le musée peut être à l'initiative d'un projet d'innovation industrielle, responsable et locale, autrement dit un lieu de création d'expertise et pas uniquement de diffusion. C'est un exemple particulièrement pertinent d'écologie industrielle territoriale, qui constitue l'un des piliers de l'économie circulaire.
Tables rondes
Pour aller plus loin, voir la vidéo de nos deux tables rondes, co-organisées le 23 mai 2024 par l'Augures Lab Scénogrrrraphie et le Musée du Quai Branly - Jacques Chirac :
→ Replay table ronde "transport & écoconditionnement des œuvres", avec :
- Arnault Bigot, directeur technique, Chenue
- Sylvie Hausherr, directrice relations clients, Chenue
- Serge Daillau, directeur innovations méthodes & QSE, LP ART
- Sébastien Quéru, installateur, Centre de conservation du Louvre
- Bénédicte Rochet, cheffe du service de la régie des œuvres, Centre de conservation du Louvre
- Modérée par Vincent Saporito, responsable du pôle de régie des collections, département du patrimoine et des collections, Musée du quai Branly-Jacques Chirac
→ Replay table ronde "Coopérer pour une conservation plus durable", avec :
- Florence Bertin, formatrice en conservation préventive et responsable du département des collections au Musée des Arts décoratifs
- Valérie Kozlowski, présidente de Musenor, conservatrice en chef du Musée archéologique de l'Oise
- Juliette Rémy, cheffe du département de la conservation préventive au Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF)
- Mélanie Rivault, secrétaire et référente développement durable de l'Association française des Régisseur·ses d'Œuvres d'Art (AFROA) et régisseuse d'œuvres au Musée d'Orsay
- Hélène Vassal, membre du bureau exécutif de l'International Council of Museums (ICOM), responsable pédagogique à l'École du Louvre et directrice du soutien aux collections au Musée du Louvre
- Modérée par Christelle Faure, élève conservatrice à l'Institut National du Patrimoine et ex-cheffe du service de la gestion durable des collections au Palais des Beaux-Arts de Lille
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Introduction
1. Le sujet
2. Choix des matériaux
3. Optimisation du conditionnement
Voir ci-dessus
4. Optimisation de l'usage et de la fin de vie
5. Pilotage de la transition
6. Recommandations
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Mentions obligatoires pour citer tout ou partie de ce guide : Augures Lab Scénogrrrraphie, "Guide de l'écoconditionnement des œuvres", juin 2024, url : https://www.ecotheque.fr/boite-a-outils/travaux-du-lab/eco-conditionnement-des-oeuvres